Le féminisme, plus nécessaire que jamais
Ottawa, le 8 mars 2016 – À l’aube de cette journée internationale de la femme, on retrouve, dans les médias, une critique forte du féminisme. Est-il encore nécessaire ? L’égalité est-elle atteinte ? L’Alliance des femmes de la francophonie canadienne (AFFC) saisit cette occasion pour parler de la représentation des femmes au sein des instances décisionnelles.
En septembre 2014, l’AFFC conduisait une analyse sur la situation des femmes de la francophonie canadienne dans l’accès aux postes de gestion. Cette analyse a identifié plusieurs obstacles auxquels doivent faire face les femmes. Les principaux sont les préjugés sexistes, le manque de confiance en soi, la conciliation travail-famille et le manque de modèles féminins. Bien que ceux-ci aient été clairement nommés et se retrouvent plus souvent qu’avant dans l’actualité, il semble que peu d’avancées aient été fait sur ces points : les femmes demeurent sous-représentées.
Bien sûr, certaines femmes y parviennent. Certaines femmes ont, devant elles, des opportunités qui n’y étaient pas auparavant et c’est une excellente nouvelle ! Mais l’écart salarial entre les sexes, qui s’élève comme la partie la plus visible de l’iceberg, persiste au pays : « les femmes occupant un poste de gestion gagnent 71% du salaire des hommes occupant le même poste, et ce, à compétence égale », rappelle le Conference Board du Canada[1].
S’il faut se réjouir d’un conseil des ministres paritaire, ce n’est pas le moment de regarder avec nostalgie les luttes féministes. Il reste beaucoup à faire pour contrer les oppressions systémiques qui tendent à valoriser et à maintenir les femmes dans l’espace privé et réduisent leur potentiel dans l’espace public. Il reste beaucoup à faire pour faire entendre leur voix et ouvrir, durablement, l’horizon des possibles pour les femmes.
«En cette journée internationale de la femme, saluons et honorons toutes ces femmes qui, dans l’ordinaire de leur vie, livrent des batailles extraordinaires», a déclaré Mme Blandine Ngo Tona, Présidente de l’AFFC. «Si le féminisme canadien a plusieurs visages, à nous de trouver les points de rencontre qui nous permettront de travailler ensemble à l’épanouissement des femmes et des jeunes femmes canadiennes. À nous de travailler ensemble pour l’égalité.»
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L’Alliance des femmes de la francophonie canadienne rassemble les groupes de femmes francophones du Canada en situation minoritaire. Elle revendique leurs droits et appuie les actions menant à leur épanouissement et au développement de leurs communautés.
Amélie Champagne, agente de liaisons
liaisons@affc.ca
613-241-3500, p. 236
[1] Conference Board du Canada (2014) dans le rapport « Projet Leadership Féminin » : http://www.affc.ca/sites/affc.koumbit.org/files/documents/ACS_Projet_Leadership_feminin_vf30sept14.pdf